Le Grand Conseil valaisan a adopté aujourd’hui l’interdiction des pratiques de conversion (art. 102a, LS) dans le cadre de la révision de la loi sur la santé. La décision devra encore être confirmée lors d’une deuxième lecture à l’automne. Les associations LGBTQ+ nationales LOS - Organisation suisse des lesbiennes, TGNS - Transgender Network Switzerland et Pink Cross ainsi que l’association valaisanne QueerVS (fusion d’Alpagai et QueerWallis) saluent la décision et demandent une mise en oeuvre rapide en coordination avec les organisations concernées. Elles soulignent par ailleurs la nécessité d’une interdiction nationale pour que les personnes LGBTQ+ soient protégées dans toute la Suisse et invitent la Confédération et les autres cantons à agir en ce sens.


Demandée par un postulat adopté à deux reprises par le Grand Conseil valaisan (postulat 2021.09.285 «Pour une interdiction des thérapies de conversion »), l’interdiction des pratiques de conversion a été adoptée aujourd’hui par le Parlement cantonal à une majorité de 91 voix contre 28 et 3 abstentions. Le projet complet de révision de la loi sur la santé a cependant été renvoyé en commission pour une deuxième lecture et l’interdiction devra à nouveau être votée à l’automne. Proposée par le Conseil d’Etat dans le cadre de la révision de la Loi sur la santé, l’interdiction représente un pas significatif dans la protection des personnes LGBTQ+ contre ces pratiques nuisibles. “Les pratiques de conversion concernent une proportion importante de nos communautés, les derniers chiffres du Panel LGBTIQ Suisse indiquent qu’elles ont affecté 9.5% des membres de minorités sexuelles et 15.5% des membres de minorités de genre ! Et les conséquences de ces pratiques sur la santé psychique ne sont plus à démontrer – l’interdiction est un signal positif pour toutes les personnes LGBTQ+ !” relève Sandro Niederer, direction de TGNS.
L’interdiction en Valais est la deuxième mise en place en Suisse après le canton de Neuchâtel. “C’est un signal fort que le Valais – canton réputé conservateur – soit le deuxième à interdire ces pratiques. Le message est clair : l’identité de genre et l’orientation sexuelle font pleinement partie d’une personne, ce ne sont pas des caractéristiques qui se changent ou qui peuvent être modifiées. Toute tentative en ce sens est une violence et laisse des séquelles extrêmement graves,” commente Gaé Colussi, responsable Suisse romande de Pink Cross et co-président-e de QueerVS. “Nous attendons du canton que la mise en œuvre soit rapide et se fasse en collaboration avec les associations concernées.”
Cette interdiction cantonale est un signal supplémentaire de la nécessité d’une législation nationale en la matière, car les prestataires de ce type de services sont mobiles : “Le phénomène est bien connu : après les interdictions en Allemagne et en France, plusieurs organisations spécialisées dans ce type de pratiques se sont établies en Suisse.Le même phénomène se reproduira entre les cantons. Ainsi, l’interdiction adoptée aujourd’hui en Valais confirme le besoin d’une action plus générale et nous invitons les autres cantons et surtout la Confédération à légiférer en la matière. Il est impératif est urgent de protéger l’ensemble de la population suisse contre de tels actes de barbarie !” souligne Muriel Waeger, co-directrice de la LOS.